Serge Goepp commence par présenter le management Lean et ses grands principes qui sont de servir au mieux le client, avec des coûts optimisés et dans les délais voulus. Il souligne qu’on arrive mieux à atteindre ces objectifs et à délivrer de la qualité lorsque les équipes sont bien coordonnées.
Il rappelle que le Lean ne se limite pas à la planification sur post-it qui ne représente que de 5 à 20% de la méthode, c’est-à-dire, la partie émergée de l’iceberg.
Le Management Lean place le client au centre de la démarche et définit au démarrage du projet ses critères de satisfaction. Il s’appuie sur trois piliers qui sont les flux de travail (le planning Lean, la collaboration), le management (intelligence collective, management visuel, réduction des taches sans valeurs ajoutées) et la qualité (zéro réserves, résolution des problèmes). Ces trois piliers sont indissociables pour pouvoir atteindre les objectifs du client. L’ensemble repose sur les standards du projet ou des compétences métiers.
Serge Goepp souligne que la colonne vertébrale du Lean est constituée du client, du management de projet et des standards. Les workflows représentent l’ensemble des processus qui rendent le travail d’équipe efficace, efficient et qualitatif.
Le Lean management fait la chasse aux gaspillages en tout genre selon l’acronyme D.R.A.S.S.T.I.C. Le D représente les déplacements, les mouvements, le R les retouches, les reprises qui impliquent de refaire plusieurs fois les études, le A les attentes et les blocages qui retardent le planning, le S les stocks de travail non réalisés, le S la surproduction, les processus superflus, le T le transport notamment de matériaux, le I les informations et les incompréhensions et le C la non-sollicitation de compétences au sein d’un projet.
Le management Lean en parallèle de la méthode BIM permet la mise en œuvre d’ateliers d’ingénierie intégrée en mode collaboratif et la création de valeur ajouté pour le Maitre d’Ouvrage. La modélisation des processus permet de les rendre le plus efficients possibles et alignés sur les attentes du client. On remarque plusieurs avantages à l’utilisation de ces deux méthodes : la réduction des défauts, l’anticipation des taches sur plusieurs mois, l’évaluation des risques, la réduction de la variabilité et la chasse aux gaspillages de tous types.
Les résultats sont les suivants : un taux de fiabilité des plannings au-dessus de 90%, une réduction des incertitudes, une collaboration plus sereine entre les membres du projet et une réduction de 50% des tâches de reworking.
La méthode agile scrum
Serge Goepp présente ensuite la méthode agile Scrum qui signifie en français la mêlée (rugby). Cette méthode est un cadre de travail qui va permettre à l’équipe projet de travailler de façon intégrée. On réalise des boucles de développement de projet, des successions d’étapes, de process et de validation de la Maitrise d’Ouvrage. Chaque itération est appelée un sprint, il dure entre 2 et 4 semaines, on y définit le niveau de qualité attendu. On estime l’effort à produire durant le sprint grâce à la suite de Fibonacci (1, 2, 3, 5, 8, 13, 21…). A la fin de chaque sprint, l’équipe analyse si elle a répondu aux attentes du clients et s’il y a des améliorations de collaboration à apporter au sein de l’équipe.
Les valeurs de la méthode agile sont : le Focus (sur la valeur ajoutée pour le client), l’Ouverture (désilotage des spécialités, collaboration interdisciplinaire), le Respect, le Courage et l’Engagement. La méthode Scrum fourni un cadre pour la mise en place d’habitudes de collaboration et de rituels de groupe.
Les trois méthodes permettent de mesurer les performances de l’équipe et l’efficience du projet grâce à des KPI centrés sur : le respect du planning, les indicateurs de collaboration dans l’équipe (animation, collaboration, tendance, implication, management visuel, engagement) et le suivi de la production. Ces méthodes permettent de créer des dynamiques de groupes, des rituels d’animation d’équipes et d’avoir des interactions de meilleure qualité entre les acteurs du projet basées sur des objectifs communs. Rapidement, les équipes peuvent acquérir de l’autonomie avec des relais au sein des équipes : Lean manager et Scrum master. Les valeurs des méthodes et la pratique de l’amélioration continue facilitent l’atteinte des objectifs du client et du projet. L’agile, le Lean et le BIM utilisent le management visuel et se centrent sur l’augmentation de la valeur ajouté client dans le but de réduire les problèmes, d’améliorer la qualité de l’information, d’optimiser la collaboration et la coopération et ainsi de réduire les incertitudes.
Serge Goepp précise qu’il est préférable d’utiliser le Scrum dans les phases d’études du projet (SIA 31, 32, 41) et le Lean dans les phases de réalisation et de mises en service (SIA 51, 52, 53). Il conseille de se former et de former les équipes projets avant d’utiliser l’une de ces méthodes.
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